Conception de la soirée Marion Suzanne
Avec les comédiens, Hamed Bouzzine, Lazare Herson-Macarel, Adnane Mouhejja, Stanislas Stanic, Marion Suzanne, et les musiciens
Nader Aghakhani (târ), Youssef Kassimi Jamal (oud), Reza Safäi (ney)
En partenariat avec l'Institut Français de Marrakech, La Scène Watteau propose une soirée thématique autour des "1001 nuits".
De 18h à minuit, dans le hall du théâtre, le foyer et sur le grand plateau nous entendrons ces textes éternels dans des propositions diverses de mise en scène, de mise en lecture, de mise en musique. Une occasion supplémentaire cette saison de célébrer la rencontre des horizons.
Joyau de la littérature mondiale, "Les 1001 nuits" rassemblent contes et récits autour d'un thème central unificateur : Shéhérazade différant nuit après nuit l'heure de sa mort par un récit nouveau.
Mentionné pour la première fois au Xème siècle, le recueil anonyme écrit en arabe, s'est élaboré à partir d'un récit primitif indo-persan, plus tard, il a été enrichi de deux groupes de textes successifs : le cycle de Bagdad et les récits égyptiens. Dans le texte primitif le merveilleux tient une place importante, le cycle de Bagdad se signale par les nombreuses références au calife Harun al-Rashid et à la vie de la cour abbasside tandis que le troisième, qui se déroule en Egypte mamelouke et ottomane, accorde une place importante aux objets magiques.
Le savant et voyageur Antoine Galland (1646-1715) qui avait entendu raconter lors de ses séjours au Proche-Orient nombre de ces histoires, commence dès 1704 une traduction adaptée aux goûts de son époque. Celle-ci, dont la parution en 12 tomes s'échelonne jusqu'en 1717, connaît très vite un immense succès.
Les contes des "1001 nuits"
Ce sont des contes d'origine indienne, transmis par la Perse et recueillis par les Arabes. Issus de la tradition populaire orale, ils ont été sans cesse repris, transformés, enrichis de nouveaux récits au fil des siècles pour donner Les Mille et Une Nuits. L'Occident s'en est saisi et aujourd'hui, traduits dans presque toutes les langues, ces contes font quasiment partie du patrimoine universel.
Mentionnés pour la première fois dans les "Prairies d'or" d'al-Mas'ûdî (956), les contes sont cités parmi les traductions en arabe d'ouvrages indiens, persans et byzantins. Leur traduction daterait de la même époque que celle des fables de "Bidpaï" et des enrichissements successifs auraient été réalisés autour du IXe siècle à Bagdad et en Égypte aux Xe et XIe siècles. Les nouveaux récits adoptent l'argument qui sert de prologue à chaque conte : le sultan Shahriyar, désespéré par l'infidélité féminine, décide que toute nouvelle conquête sera exécutée à la fin de la nuit passée avec lui. La princesse Shéhérazade, par son art de raconter des histoires extraordinaires, détourne le sultan de son funeste projet et maintient son intérêt, nuit après nuit.
À l'époque de l'apogée de Bagdad est intégré un ensemble de récits plus réalistes, mettant en scène la vie des palais et ses intrigues, l'activité de la ville avec ses marchés, ses ports, ses lieux mal famés ; les aventures imaginées sont proches de celles vécues par les princes et l'élite. Des personnalités réelles apparaissent : des califes (Harûn al-Rashid, al-Ma'mûn), des vizirs, des poètes renommés.
D'autres ajouts ont été opérés sous les califes fatimides du Caire et font vivre des personnages pittoresques (marchands, artisans, bateleurs, coquins de toutes sortes) d'inspiration populaire.
Cette littérature née de la culture populaire fut méprisée et regardée comme un genre mineur par l'élite raffinée, friande d'exercices de style et de belle langue. Les Mille et Une Nuits ne faisaient pas partie de la littérature officielle. Ni les premières versions manuscrites connues (datant du XIIIe siècle), ni les nombreuses copies et traductions effectuées par la suite ne sont illustrées, pas plus que les premières éditions arabes. L'image n'accompagnera les contes qu'au cours du XXe siècle et s'inspirera des illustrations européennes.
Dans le monde occidental en revanche, Les Mille et Une nuits suscitent un incroyable engouement dès leur traduction, nourrissant les rêves et fantasmes des Occidentaux sur l'Orient et stimulant l'imagination des peintres. C'est Antoine Galland qui réalisa, à partir d'une copie arabe, la première traduction en français (1704). Elle remporta un succès immédiat et introduisit en France la mode des turqueries. Elle sera suivie de beaucoup d'autres et de nombreuses éditions illustrées par les plus grands artistes, tel Gustave Doré, paraîtront aux XIXe et XXe siècles.
de 18h à minuit - Prix des places de 7 à 15 euros