"Chaâbi Algérois" est un album multi-artiste distribué par Addictive Music sorti en décembre 2021, ou figurent les grands noms de ce style musical populaire né dans la Casbah d'Alger.
Tracklist
01. Ya Noudjoum Ellil - Cheikh El Hasnaoui.
02. Ya Rayeh - Dahmane El Harachi.
03. Habit El Youm - Dahmane El Harrachi, El Hachemi Guerouabi, Kamel Messaoudi.
04. Elli Yebki - El Hachemi Guerouab.
05. Enhabbek - Reinette L'Oranaise.
06. Sir Anaker Lehssane - Dahmane El Harrachi, El Hachemi Guerouabi, Kamel Messaoudi.
07. Arouah Arouah - Cheikh El Hasnaoui.
08. Ya Bouya Hnini - El Hachemi Guerouabi, Dahmane El Harrachi, Kamel Messaoudi.
09. Algérie Mon Beau Pays - Slimane Azem.
10. Youm El Djemaâ - Boudjemaa El Ankis.
11. Samhini - Dahmane El Harrachi, El Hachemi Guerouabi, Kamel Messaoudi.
12. Kouani Ou Rah - Abdelkader Chaou .
13. Ana B Jefak - Boujemaâ El Ankis.
14. Sobhane Allah Ya L'tif - Hadj M'hamed El Anka.
Compiled by – Samia Amoura
Artwork – VTNBLK
Producer – Nabil Hattab
Distribué par Addictive Music
Le Chaâbi Algérien
Le chaâbi (الشعبي) est un genre musical algérien, né à Alger au début du XXe siècle. Šaʿabī signifie "populaire" en arabe, c'est l'un des genres musicaux les plus populaires d'Algérie. Il dérive de la musique arabo-andalouse (musique classique Algérienne).
Étymologie
En 1946, El Boudali Safir, le directeur littéraire et artistique de Radio Algérie pour les émissions en langues arabe et kabyle, désigna des musiques provinciales dont faisait partie le medh sous le nom générique de "populaire" dans la langue française mais ce n'est qu'après l'indépendance de l'Algérie et lors du premier colloque national sur la musique algérienne qui s'est tenu à Alger en 1964 que la dénomination officielle et définitive de chaâbi a été adoptée.
Le mot chaâbi a fait son entrée dans les dictionnaires de la langue française grâce à la reprise de la chanson "Ya Rayah" de Dahmane El Harrachi par Rachid Taha. Cette reprise a eu un succès mondial chantée dans plusieurs langues.
Histoire
En parallèle du medh (chant religieux) qui est l'ancêtre du chaâbi, Alger possédait déjà un autre genre musical populaire qu'on appelle aroubi et qui puise ses modes dans la musique arabo-andalouse. Au temps de Cheïkh Nador (décédé en 1926) il y avait une pléiade d'artistes meddah (interprète du medh) tels que Mustapha Driouèche, Kouider Bensmain, El Ounas Khmissa, Mohamed Essafsafi, Saïd Derraz, Ahmed Mekaïssi, Saïd Laouar, Mahmoud Zaouche. Au début du XXe siècle, existait déjà une tradition dans les fumeries de la Casbah d'Alger qui consistait à interpréter des istikhbar (improvisation musicale, prélude vocal improvisé sur un rythme libre) dans les modes musicaux sika et sahli tout en s'accompagnant d'un guember. À l'origine, les chants sacrés du medh étaient accompagnés par le son des instruments à percussion et des instruments à vent.
À l'orée des années 1920, certains meddah ont commencé à introduire des instruments à cordes dans leurs orchestres à l'image des orchestres du aroubi algérois. Cette époque a vu la prédominance des textes puisés dans les répertoires des poètes du Melhoun. Les musiciens ont commencé alors à adapter les textes interprétés aux modes andalous de l'école algéroise tout en travaillant la forme et l'orchestration. Le medh était confiné dans la casbah d'Alger surtout dans les fumeries, peu à peu les artistes ont commencé à se produire dans les cafés arabes d'Alger durant le mois du Ramadhan.
Cheïkh Saïd el Meddah de son vrai nom Malek Saïd a réalisé quatre enregistrements de textes profanes qui datent de 1924 et qui sont gardés par la phonothèque de la radio algérienne. Après le décès de Cheïkh Nador, c'est son élève M'hammed El Anka qui a pris le relais dans l'animation des fêtes alors qu'il n'avait que 19 ans. Sa jeunesse l'a aidé à avoir une nouvelle vision du medh. Il a pu donner une nouvelle impulsion au medh et a introduit dans les orchestres le Mandole algérien. Grâce aux moyens techniques modernes du phonographe et de la diffusion radiophonique, El Anka était devenu le promoteur du medh, il est considéré comme le plus grand interprète du genre. Les autres grands interprètes sont : Hadj M'Rizek,Hsissen,El Hachemi Guerouabi, Dahmane El Harrachi, Maâzouz Bouadjadj, Amar Ezzahi et d'autres plus récents...
Vers 1934, des artistes juifs algériens, comme Lili Labassi; avec les titres "Ya Bechar" (1934), "Ya Keibi Testehal" (1937), "El Guelsa di Fes" (1939) s'ajoutent au répertoire.
Le chaâbi est ainsi né au début du XXe siècle dans la région d'Alger. Il est issu d'un mélange entre trois sources principales : la mélodie arabo-andalouse, le melhoun et la poésie amoureuse ainsi que la langue berbère dans un certain temps. Selon les journalistes Jean-Paul Labourdette et Dominique Auzias, le genre appartient dans sa forme à la musique arabo-andalouse mais enrichi aujourd'hui par divers influences arabe, européenne et africaine dans ses mélodies et gnawa et berbère dans ses rythmes. Alger demeure son centre le plus actif, suivi par, dans une moindre mesure, la ville de Mostaganem. Cependant, il est apprécié dans toute l'Algérie, pour l'aspect moral et social de ses textes.
Modes et formes musicales
Le chaâbi utilise pour ses compositions les mêmes modes musicaux de la nouba algéroise : moual, zidane, âraq, ghrib, jarka, reml maya, sika, mezmoum et le mode sahli qui n'existe pas dans la musique arabo-andalouse. On le retrouve seulement dans la musique populaire citadine. À Constantine, ce mode musical s'appelle r'haoui et en orient-arabe nahawand.
Le chaâbi utilise les formes traditionnelles de la nouba : ouverture tushiyya, chants istikḣbâr, inqilâb, mṣaddar ou darj, inṣirâf, khlâṣ ; ainsi que du aroubi et du madh, mais il a également ses propres formes telles que le qṣîd et le baytwṣyâh.
Instruments
Le chaâbi utilise les instruments de musique suivants : deux instruments à percussion à savoir la derbouka et le tar mais aussi le mandole algérien, l' alto et le banjo, le ney (flute persanne) sans oublier le kanoun.
Les altistes de l'arabo-andalou et du chaâbi utilisent toujours leur alto à la verticale. Quant au mandole, il a remplacé la kouitra (instrument de la musique arabo-andalouse algérienne). Il n'est pas rare d'entendre aussi le piano. En revanche, aucun instrument électrique n'est admis, hormis parfois le clavier pour son côté pratique.
Interprètes notables
El Hadj M'Hamed El Anka
Hadj M'rizek
Hsissen
El Hachemi Guerouabi
Mahboub Bati
Mohamed Sergoua
Abdelkader Chaou
Amar Ezzahi
Boudjemaâ El Ankis
Cheikh El Hasnaoui
Dahmane El Harrachi
Hamid Bedjaoui
Kamel Messaoudi
Maâzouz Bouadjadj
Matoub Lounès
Lili Labassi
M'Hamed Bourahla
Mohamed Zerbout
Youcef Abdjaoui
Reinette L'Oranaise
Reda Doumaz
Sid Ali Lekkam
Slimane Azem
Kamel Bourdib
Mamad Haïder Benchaouchi
Abdel Hadi Halo
Reda Djilali
Rachid Berkani
Ahmed Bernaoui
Robert Castel
Luc Cherki
Mustapha Tahmi
Mohamed el-Ferkioui
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