Atelier du fleuve / Ségou Koura / Mali/ 2009

L’atelier du fleuve réalisé par les enfants du fleuve Sylvie Jean et Daphné Bitchatch à Ségou Koura au Mali, en février 2009. Peinture des enfants : Aïssa, Abdoullah, Daouda, Ousmane, Djennéba, Aminata, Dialo, Ismaïla, Cheik Oumar, Amadu, Mohammed, Fatimata, Mariama … Sylvie Jean en voyage de peinture au Mali et Daphné Bitchatch en voyage de livres (Fonds créé pour la bibliothèque de Lecture publique de Ségou) se sont rencontrées non loin du fleuve à Badjidala: http://www.bajidala.com, elles décident d’y improviser « l’atelier du fleuve ».Marouflent quelques feuilles de papier les unes aux autres, mélangent un peu de banco à l’eau et à la colle, prennent deux pinceaux et tout en parlant vont s’installer sous les quatre magnifiques « arbres à palabres »de Ségou Koura. Les bords du fleuve le Niger sont un lieu de vie constante, empli d’enfants jouant dans l’eau, de femmes faisant la vaisselle, la lessive, d’hommes charriant du sable, d’animaux que l’on nettoie, un lieu criant, riant, du matin au soir, un lieu de rencontres, de vies. A peine les deux rectangles prévus pour la peinture,posés à terre, déjà tous les enfants nous entouraient. Tendant le pinceau à l’un puis à l’autre, chacun de n’oser le prendre. Je trempais le pinceau dans la peinture pour montrer le trait, la tache qui pouvait en sortir dés qu’on le posait sur le papier. Ce fut compris et là la peinture a commencé, tel un rituel l’une a tracé trois traits puis un cercle, puis chacun son tour de se présenter « comment tu t’appelles ? Moi c’est Djennéba, Aminata, Aïssa, Abdoulaye, Oumar... Aussitôt les uns les autres de se bousculer, de se prendre le pinceau, d’appeler, de rire, d’aller chercher sa petite sœur,son petit frère afin qu’ils participent aussi au rituel. Deux enfants se sont de suite dénommés les gardiens du pot de peinture, personne ne pouvait leur prendre le pot de peinture, ils tournaient, laissaient bien tremper le pinceau dedans mais attention à celui qui touchait au trésor ! Le plus bel atelier du monde venait de s’exprimer librement, spontanément, artistiquement puis s’envolait comme une nuée d’oiseaux dans le secret du fleuve, se traçant dans notre mémoire comme un joli sourire de lune... Nous tenterons de vous le partager par ces quelques clichés pris dans la joie, le rire et la liberté » des enfants du fleuve"...